vendredi 18 janvier 2008

Missionnaires en Afrique

MERE GABRIELLE PAPAYANNIS

est née à Constantinople le 2 octobre 1897.
En 1932, à l’âge de 35 ans, elle a une expérience spirituelle devant une icône du Christ et elle décide de s’éloigner de sa famille.
De plus en plus sa vocation se dessine : secourir les détresses humaines, physiques, psychiques et spirituelles, partout où l’on faisait appel à son aide, à la fois par la présence, le toucher et la parole.
Elle donnait aux pauvres presque tout ce qu’elle gagnait de ce travail.
Au décès de sa mère bien-aimée le 24 mars 1954, Avrilia, âgée alors de 56 ans, eut une expérience spirituelle qui lui laissa la conviction qu’elle devait partir pour l’Inde.
Empêchée par refus de visa de s’y rendre immédiatement, elle commence un long périple : l’Autriche, la Suisse, l’Italie, Israël, le Liban, la Jordanie…
Enfin, c’est là qu’elle obtint le visa pour l’Inde.
Elle entend l’appel de la vie monastique, quitte l’Inde en août 1959 et entre au monastère orthodoxe de Marthe et de Marie à Béthanie, alors en Jordanie.
Mère Gavriilia (Gabrielle), comme elle était maintenant nommée, y resta rattachée jusqu’en 1966.
Elle poursuit sa vocation d’" itinérante de Dieu ", répondant aux appels des uns et des autres : elle passe environ un an au Kenya dans la mission orthodoxe, soignant les malades, enseignant aux analphabètes.
Atteinte d’un cancer, elle retourne à Athènes en 1990 : après quarante jours, pendant la Semaine sainte, le cancer disparaît durant la célébration de la Divine Liturgie.
Puis elle se retire dans un ermitage à l’île de Léros. Elle reçoit, à la fin de sa vie, le grand schéma monastique et le 28 mars 1992 elle part pour son dernier voyage, vers la patrie céleste.
Comme la vie de sainte Marie de Paris, celle de mère Gabrielle est une manifestation vivante de l’abandon à la Providence divine et du don de soi pour le prochain.
Mère Gabrielle avait comme pratique – cela faisait partie de son ascèse – de dire " oui " à tout ce qu’on lui demandait de faire pour le bien-être du prochain.
En réponse à un missionnaire qui la critiquait parce qu’elle n’avait pas appris de langues indiennes afin d’évangéliser, mère Gabrielle répondait qu’elle avait appris cinq langues :
" La première, c’est le sourire, la deuxième les larmes, la troisième le toucher, la quatrième la prière, la cinquième l’amour : avec ces cinq langues je parcours le monde. "
Moniale en esprit bien avant de prendre l’habit monastique, elle ne possédait que quelques affaires personnelles, elle ne faisait pas d’économies ; elle était prête à accomplir une mission là où l’on l’appelait, sur quatre continents ; elle attendait que Dieu lui donne un signe, qu’il envoie quelqu’un sur son chemin pour lui indiquer ce qu’elle doit faire.

MÈRE STAVRITSA LA MISSIONNAIRE (1916-2000)

En 1969, Mère Stavritsa reçoit un appel divin : une nuit, pendant son sommeil, elle a eu une vision du Christ qui lui dit : « Va aider les indigènes de l’Afrique. »
Puis elle voit les endroits en Afrique où elle a œuvré par la suite.
Ainsi, elle part pour travailler comme missionnaire auprès des communautés orthodoxes en Afrique, d’abord au Kenya, où il y a un grand nombre d’orthodoxes africains et un séminaire, puis en Ouganda, au Zaïre et de nouveau au Kenya.
Dans un document rédigé en mars 1988, elle résume ainsi son travail en Afrique :
« Étant le moindre des serviteurs [du Christ], j’ai travaillé et je continue à travailler pour sa gloire en construisant des églises en Afrique missionnaire, en écrivant des icônes saintes pour l’embellissement des maisons de Dieu, en fabriquant des linges et des vêtements sacrés, en aménageant les terrains des églises, et en veillant à la fourniture de tout autre nécessité des lieux, tels les hôtelleries et les salles, afin que les fidèles puissent jouir de lieux convenables pour la catéchèse, l’étude et les conférences.
J’étais aussi l’“infirmière” et le “médecin” pour le peuple ».
Mère Stavritsa contribua ainsi à la construction et à l’iconographie d’une vingtaine d’églises au Kenya ; elle écrivit également des icônes pour plusieurs églises en Ouganda.
Elle était souvent invitée à s’adresser aux fidèles, par exemple à la fin de la Divine Liturgie, expliquant l’Évangile du jour, le sens de la liturgie et la foi orthodoxe.
Elle aimait particulièrement parler aux enfants et elle enseignait la catéchèse aux enfants et aux adultes.
Mais ses activités dépassaient de loin la construction d’églises, l’iconographie et même l’enseignement de la foi : elle venait en aide au clergé et aux fidèles dans le besoin ; elle s’occupait des malades ; elle enseignait aux femmes la couture, la cuisson et la gestion d’un ménage ; elle veillait à ce que des jeunes reçoivent une éducation générale et théologique en Grèce.
Son grand succès en tant que missionnaire reposait sur ses vertus : sa grande foi et amour chrétiens, sa bonté, sa gentillesse, son courage, sa pureté, son honnêteté, son esprit d’initiative et de créativité. Elle s’endormit dans le Seigneur en son Afrique bien-aimée, à Nairobi, le 3 janvier 2000.

Un tropaire a été écrit en son honneur (Ton 8) :

O Mère, en toi fut préservée exactement l'image
Car prenant ta Croix tu as suivi le Christ
Et par tes actes tu nous as enseignés
A ignorer la chair car elle est éphémère
Mais à honorer l'âme puisqu'elle est immortelle.
C'est pourquoi, ô juste Stavritsa
Ton esprit se réjouit avec les anges.

Paroles de Mère Stavritsa de bienheureuse mémoire (1916-2000)

- « Quand nous avons l'amour chrétien et que nous laissons la grâce de Dieu nous diriger, elle nous illumine et nous protège de tout mal ».
- « Le Dieu très bon m'a sauvé maintes fois des couteaux, des flèches, des voleurs, des serpents, des lions etc. Je Le glorifie de toute mon âme. Je mets mon espoir en Dieu et Le supplie de me garder toujours dans Ses mains, afin que je travaille pour Lui jusqu'à ma vieillesse ».
- « On ne gagne pas le paradis en menant une vie facile. Il est nécessaire qu'il y ait des privations, des efforts, des afflictions, des épreuves ».
- « Il teste ses élus pendant cette vie brève. Les chrétiens sont sages quand ils voient toutes choses dans une juste perspective et qu'ils acceptent les afflictions qui leur arrivent comme un encouragement à s'améliorer ».
- « Avec l'aide de Dieu, tout est possible. Le Saint Esprit rendit sages des pêcheurs illettrés et leur apprit des langues nouvelles, et ils purent émouvoir les multitudes qui les suivaient ».